Du 30 janvier au 2 février 2017, 150 chercheurs, professionnels de la santé, défenseurs et donateurs de 19 pays se sont réunis à Dakar, au Sénégal, pendant trois jours pour élaborer une stratégie sur la meilleure façon d'aborder le plaidoyer et les politiques en vue d'introduire et d'accroître l'accès au depo provera sous-cutané via Uniject, également connu sous le nom de DMPA-SC ou Sayana® Press. L'initiative Advance Family Planning (AFP) a organisé la réunion en collaboration avec PATH et IntraHealth, ainsi qu'avec un groupe de pilotage mondial composé d'organisations non gouvernementales internationales (ONGI) et de partenaires nationaux. Chacun des pays africains et asiatiques représentés a quitté la réunion avec des objectifs fondés sur des données probantes et spécifiques aux changements politiques nécessaires pour accroître l'accès au DMPA-SC. Ils ont également élaboré un plan préliminaire pour impliquer les décideurs, les donateurs et les autres parties prenantes. À la suite de la réunion, les participants ont veillé à ce que les plans d'action de plaidoyer soient discutés, affinés et mis en œuvre afin d'accroître l'accès à cette méthode dans leurs pays. Les présentations de la réunion sont disponibles sur le site web de l'AFP.
Reflétant l'objectif de la réunion, Awa Coll-Seck, alors ministre sénégalaise de la santé, a souligné les efforts déployés par son pays pour élargir l'accès au DMPA-SC dans le cadre d'un éventail plus large de méthodes. Bien que les participants soient issus de pays très divers, tous ont perçu le potentiel du DMPA-SC pour surmonter les obstacles à l'accès aux contraceptifs et soulager le système de santé grâce à d'autres canaux de distribution, y compris l'auto-injection. Les donateurs étaient prêts à soutenir les efforts déployés par les pays. Le soutien initial à la réunion a été doublé par un partage des coûts avec d'autres organisations et donateurs. Cent vingt-quatre des 150 participants ont financé (en totalité ou en partie) leurs propres frais de voyage.
Une session réunissant l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des experts de l'acquisition du VIH et de la contraception hormonale a aidé les pays à anticiper les directives publiées en mars et a permis à l'OMS de mieux comprendre les implications potentielles de l'introduction et de l'élargissement du DMPA-SC. Dans la semaine qui a suivi la réunion, le Kenya et le Nigeria ont réuni des décideurs politiques et d'autres personnes dans leur pays afin de tracer la voie à suivre pour accroître l'accès au DMPA-SC. D'autres pays ont créé des groupes de travail et ont utilisé les contacts établis pour organiser des visites de décideurs politiques afin de s'informer directement des réalités de l'augmentation de l'accès et de l'auto-injection. Deux participants ont publié des articles sur la réunion. Les évaluations des participants ont confirmé l'utilité et l'importance de la réunion. Une enquête menée auprès des participants en septembre 2017 a révélé que la quasi-totalité d'entre eux avaient appliqué les données probantes partagées lors de la réunion pour améliorer l'accès au DMPA-SC à la suite de la réunion.
Les coorganisateurs ont soutenu les résultats de la réunion de trois manières importantes :
- Planification et plaidoyer. En collaboration avec PATH, l'AFP a contacté des ONGI et des partenaires nationaux afin d'évaluer dans quelle mesure les pays étaient prêts à introduire et à accroître l'accès au DMPA-SC. IntraHealth a contribué au programme et aidé à gérer la logistique sur le terrain. Les partenaires de l'AFP en matière de plaidoyer ont facilité l'utilisation de l'approche SMART de l'AFP pour définir les priorités et mettre en œuvre les stratégies de plaidoyer après la réunion.
- Des preuves pertinentes pour les politiques. PATH a utilisé ses propres ressources et un financement indépendant pour préparer une série de documents de sensibilisation résumant l'état actuel des connaissances. Ces documents ont permis à tous les participants d'acquérir une compréhension de base de la méthode et des questions politiques pouvant faire l'objet d'un plaidoyer fondé sur des données probantes. En outre, les données de PMA2020 ont contribué à la définition des objectifs pour le Burkina Faso, la République démocratique du Congo et le Nigeria.
- Soutien financier et technique ultérieur. Quatre pays - le Bénin, la Guinée, la Mauritanie et le Togo - ont demandé un financement pour le plaidoyer en faveur du DMPA-SC par le biais du Fonds d'opportunité, le programme de petites subventions de l'AFP géré par la PAI. Le Malawi, le Mozambique, le Nigéria et le Sénégal ont également exprimé leur intérêt mais pourraient agir selon les plans établis à Dakar avec les ressources existantes. Tous les participants ont partagé un soutien en nature pour faire avancer les idées d'action générées pendant la réunion. Par exemple, les partenaires du projet Soutien aux organisations internationales de planification familiale (SIFPO) ont pu s'appuyer sur les résultats de la réunion de Dakar ; en collaboration avec PATH et d'autres partenaires en Ouganda, ils ont convoqué les parties prenantes d'Afrique subsaharienne en Ouganda en juillet 2017 pour observer la prestation de DMPA-SC dans ce pays et examiner les possibilités de programme et de politique pour faire passer la disponibilité de la méthode à l'échelle. Tous les pays cibles de l'AFP représentés ont inclus le plaidoyer en faveur du DMPA-SC dans leurs plans de travail actuels et PATH et John Snow, Inc. continuent de fournir un soutien technique par le biais du Subcutaneous DMPA Access Collaborative (collaboration pour l'accès au DMPA sous-cutané), lancé en septembre 2017.