Contexte : Bien que la perte de grossesse représente un défi considérable pour la santé des femmes, les études basées sur la population dans les zones rurales ne sont pas largement disponibles dans les pays à faible revenu. Cette étude vise à déterminer le risque de perte de grossesse et les facteurs connexes dans les communautés rurales d'Éthiopie.

Méthodologie : Une étude prospective à base communautaire a été menée sur une période d'un an. La grossesse a été identifiée le plus tôt possible par un test urinaire de grossesse. Toutes les femmes enceintes identifiées lors du dépistage ont été suivies à leur domicile jusqu'à l'interruption de la grossesse ou l'accouchement du nouveau-né. La durée totale du suivi a été de 7802 'Äò mois-personne enceinte'Äô. Une analyse de régression de Cox a été effectuée pour estimer le risque de perte de grossesse.

Résultat : Sur un total de 1438 grossesses interrompues, 143 (9,9%) n'ont pas abouti à une naissance vivante, 116 se sont terminées en raison d'une hémorragie et 27 étaient des mort-nés. Alors que le risque de perte de grossesse était faible chez les femmes dont l'intervalle de grossesse était de deux ans ou plus [RSA 0,3 (IC 95 % : 0,15, 0,43)], il était élevé chez les femmes dont la grossesse n'était pas planifiée [RSA 2,2 (IC 95 % : 1,56, 3,11)], chez celles qui s'étaient plaintes de symptômes de type IST pendant la grossesse de référence [RSA 4,5 (IC 95 % : 2,79, 7,38)] et chez celles qui n'avaient jamais reçu de soins prénatals [RSA 1,8 (IC 95 % : 1,13, 2,73)].

Conclusion : La perte de grossesse était plus élevée chez les femmes ayant connu une grossesse non planifiée, s'étant plaintes de symptômes de type IST et chez les femmes n'ayant pas fréquenté les services de soins prénatals.
Recommandation : Pour réduire les pertes de grossesse dans les zones rurales d'Éthiopie, il est nécessaire d'étendre et de promouvoir l'utilisation du planning familial, des services prénatals et d'autres soins de santé reproductive.†