Objectif : Les recherches menées dans les pays en développement suggèrent que les expériences sexuelles non consensuelles sont courantes, mais qu'elles restent peu étudiées.

Méthodes : Nous décrivons la prévalence et les facteurs associés aux expériences sexuelles non consensuelles d'adolescents non mariés (583 garçons et 474 filles), âgés de 15 à 19 ans, issus de quartiers économiquement défavorisés de Delhi, en Inde. Nous décrivons également leurs rapports sur les auteurs de ces expériences.

Résultats : Trente-deux pour cent des garçons et 42 % des filles ont déclaré avoir été touchés contre leur gré. Après ajustement multivarié, les garçons et les filles qui avaient déjà travaillé (odds ratio [OR] = 1,76,†p†= .05 et OR = 1,79,†p†= .004, respectivement) et ceux qui avaient un ami du sexe opposé (OR = 3,64,¬†p†= .0001 et OR = 2,19,¬†p= .0001, respectivement) étaient plus susceptibles de rapporter l'expérience. Les auteurs les plus fréquemment signalés étaient des amies pour les garçons (60 %) et des inconnues pour les filles (93 %). Quinze pour cent des garçons et 3 % des filles ont déclaré que quelqu'un avait essayé d'avoir une relation physique avec eux par la force. Les garçons qui avaient déjà travaillé (OR = 3,73,¬†p¬†= .007) étaient plus susceptibles de déclarer cette expérience. Les garçons et les filles qui avaient un ami du sexe opposé étaient plus susceptibles de déclarer une tentative de relation physique forcée (OR = 3,73,¬†p¬†= 0,0001 et OR = 3,41,¬†p¬†= 0,03, respectivement). Les auteurs les plus fréquemment signalés étaient des amies pour les garçons (72 %) et des voisines (60 %) pour les filles.

Conclusions : Les rapports sexuels non consensuels sont une expérience courante pour ces adolescents et il existe d'importantes différences entre les sexes en ce qui concerne l'expérience et le type d'agresseur. Les résultats soulignent la nécessité d'élaborer des programmes qui permettent aux jeunes de prévenir les expériences sexuelles non consensuelles et d'y faire face.